samedi 23 juin 2012

Bruno Bettelheim

''Le Pêcheur et le Génie'' montre parfaitement comment le conte de fées perd toute valeur s'il est simplifié et édulcoré. A regarder l'histoire de très loin, il pourrait sembler inutile de relater la démarche de la pensée du génie, à partir du moment ou il décide de récompenser la personne qui le libérerait, jusqu'à ce qu'il décide de la punir, Il suffirait de raconter l'histoire d'un méchant et puissant génie qui voulait tuer son libérateur, lequel, tout en n'étant qu'un faible mortel, s'arrange pour le rouler. Mais sous cette forme simplifiée, nous n'avons plus qu'un conte à faire peur qui se termine bien, sans aucune vérité psychologique. C'est l'évolution du génie, qui passe du désir de récompenser au désir de punir, qui permet à l'enfant de se mettre au diapason du conte.  Comme l'histoire décrit avec beaucoup de véracité ce qui s'est passé dans le crane du génie, l'idée que le pêcheur soit capable d'être plus malin que lui gagne elle aussi en véracité. Débarrassés de ces éléments apparemment insignifiant, les contes de fées perdent leur signification profonde et cessent d'intéresser les enfants.

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