dimanche 8 juillet 2012

Bruno Bettelheim

Il ne nous est  pas possible de contrôler ce qui se passe dans nos rêves. Notre censure interne influence bien ce que nous pouvons rêver, mais ce contrôle ne s'exerce  qu'à un niveau inconscient. Le conte de fées, lui, est essentiellement le résultat du conscient normal et d'un contenu inconscient mis en forme pas l'esprit conscient, non pas d'une personne en particulier, mais du consensus du plus grand nombre à l'égard de ce qu'ils considèrent comme problèmes humains universels et de ce qu'ils acceptent comme solution désirables.  Si tous ces éléments n'étaient pas présents dans les contes de fées, ils ne seraient pas répétés de génération en génération. Ils ne sont redits, et écoutés avec le plus grand intérêt, que s'ils répondent aux exigences conscientes et inconscientes du plus grand nombre. Aucun rêve d'un individu ne peut éveiller un intérêt durable s'il n'est pas transformé en mythe, comme le furent les rêves du pharaon interprétés  par Joseph dans la Bible.
155. Sophisme de sens divisé. -- Ce sophisme consiste à affirmer de choses séparés ce  qui n'est vrai de ces mêmes choses que prises ensemble, ou encore, à affirmer successivement ce qui n'es vrai que simultanément. Exemple :
Les incréules commettent ce sophisme logique, de ce texte de l'Évangile :
Allez dans tout le monde, prêchez l'Évangile à toute créature,
ils concluent que l'Évangile doit être prêché à chaque individu en particulier.
Il est évident qu'il s'agit ici des hommes pris collectivement.
3 + 3 = 6.  Or, 6 est un nombre pair, Donc 3 et 3 sont des nombres pairs.
(Leçons de Logique)