mardi 5 juin 2012

Bruno Bettelheim

Cette anecdote révèle l'une des sources de la répugnance qu'éprouvent les adultes à raconter des contes de fées : nous nous sentons mal à l'aise à l'idée que, de temps en temps, nous apparaissons à nos enfants comme des géants menaçant... ce que nous sommes bel et bien dans la réalité. De même, nous n'admettons pas volontiers qu'il puissent penser qu'il est facile de nous berner, de nous traiter comme des imbéciles, et qu'ils puissent se complaire à cette idée. Mais, qu'on leur raconte ou non des contes de fées, nous sommes à leurs yeux -- comme le montre l'histoire de ce petit garçon -- des géants égoïstes qui désirent garder pour eux-mêmes toutes les choses merveilleuses qui nous donnent le pouvoir. Les contes de fées rassurent les enfants en leur montrant que, finalement, ils peuvent être plus forts que les géants, c'est-à-dire qu'ils peuvent grandir et être eux mêmes comme des géants et acquérir les mêmes pouvoirs. Ces derniers sont '' les puissantes espérances qui font de nous des hommes''.

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