lundi 9 avril 2012

Bruno Bettelheim

Chez l'enfant comme chez l'adulte, l'inconscient est un déterminant puissant du comportement. Quand il est refoulé, le conscient finira par être en partie envahi par des dérivatifs, faute de quoi l'individu sera contraint d'exercer sur ces éléments inconscients un control si rigoureux. si compulsif, que sa personnalité se retrouvera gravement handicapée. Mais si le matériel inconscient peut à un certain degré accéder au conscient et se livrer à l'imagination, son potentiel de nocivité, pour nous-mêmes et pour les autres, et alors très réduit : une partie de sa force peut être mise au service d'objectifs positifs. Cependant, la majorité des parents croit que l'enfant doit être mis à l'abri de ce qui le trouble le plus : ses angoisses informes et sans nom, ses fantasmes chaotiques, colériques et même violents. Beaucoup pensent que seule la réalité consciente et des images généreuses devraient être présentées aux enfants, pour qu'il ne soient exposés qu'au coté ensoleillé des choses. Mais ce régime à sens unique ne peut nourrir l'esprit qu'à sens unique, et la vie n'est pas que soleil.

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