dimanche 22 avril 2012

Bruno Bettelheim

Le conte de fées, au contraire, prend très au sérieux ces angoisses et ces dilemmes existentiels et les aborde directement : le besoin d'être aimé, et la peur d'être considéré comme un bon à rien; l'amour de la vie et la peur de la mort. En outre, il présente des solutions que l'enfant peut saisir selon son niveau de compréhension. Les contes de fées, par exemple, posent le problème du désir d'une vie éternelle en concluant parfois : ''Et s'ils ne sont pas morts, ils vivent encore à l'heure qu'il est.'' D'autres, qui se terminent ainsi : ''Et ils vécurent toujours heureux''. ne font pas croire un instant qu'il n'y a qu'une façon de moins souffrir de la brièveté de la vie : en établissant un lien vraiment satisfaisant avec l'autre. Quand on a réussi cela, dit le conte, on a atteint le point culminant de la sécurité affective de l'existence et on dispose de la relation la plus permanente dont puisse disposer l'homme; et cela seul peut dissiper la peur de la mort, le conte dit aussi que quand on a trouvé le véritable amour adulte, on n'a pas à désirer une vie éternelle, et c'est ce qu'exprime la conclusion d'autres contes de fées : ''Et ils vécurent désormais pendant de longues années de bonheur''

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